- Monseigneur d’Edimbourg : êtes-vous assurée de ne pas revenir sur votre décision ?
- La chanoinesse : j’en fais le vœu éternel, monseigneur, dussé-je mourir sous la guillotine pour honorer ma parole.
- Monseigneur d’Edimbourg : toute parole est sacrée mais lorsque celle-ci vous mortifie, seul l’orgueil vous y oblige.
- La chanoinesse : j’ai scellé mon alliance.
- Monseigneur d’Edimbourg : vous avez scellé vos peurs.
- La chanoinesse : peut-être bien; elles sont matières à combustion, elles existent pour créer ce qu’il y a de plus… élevé.
- Monseigneur d’Edimbourg : vous me faites penser à cet auteur [Notre besoin de consolation est impossible à rassasier, 1952].
- La chanoinesse : à la différence notable que j’ai la foi.
- Monseigneur d’Edimbourg : mais vous demeurez esclave de votre nom.
- La chanoinesse : j’y travaille dans le non-silence, le couvent revêt ses avantages mais la vie moniale n’est pas exempte de mondanités, comme vous le savez les discussions vont bon train après les vêpres : sœur Marie est en colère à cause des accords imparfaits de la harpe et notre Mère boude parce que nous avons marché sur les marguerites.
- Monseigneur d’Edimbourg : que de vicissitudes. Saurez-vous surmonter les épreuves du saint cloisonnement ?
- La chanoinesse : je ne demande qu’à les démultiplier.