Les spectres évitaient la route où j’ai passé
Mais la brume des champs trahissait leur haleine
La nuit se fit légère au-dessus de la plaine
Quand nous eûmes laissé les murs de La Bassée
Les spectres égarés brouillent leurs propres traces
Interférences des deux guerres je vous vois
Voici la nécropole et voici la colline
Ici la nuit s’ajoute à la nuit orpheline
Aux ombres d’aujourd’hui les ombres d’autrefois
Louis Aragon. Les yeux d’Elsa, Paris, Senghers, 1943, p. 37.