C’était au Cambodge, dans un village de pêcheurs. Il m’a murmuré : ta place sera ici.

Elle est nulle part. C’est-à-dire partout. Ta place est celle du don, sans mesure, sans appréciation, sans retournement, sang regret.

Je dois me tenir au milieu des hommes, tu sais, je ne saurais te servir en restant retranchée.

C’est à toi de le décider. Cette voie est possible, l’autre voix plausible, les deux ne sont pas paisibles. Marie, sainte Marie, Je te fais grâce d’agir selon ton bon vouloir. Ce choix, c’est ta liberté.

Je n’en veux pas. Seigneur. Fais que ta volonté seule soit mienne, implantée dans les cœurs.

Or le Seigneur a dit : non, petite Marie, la place je te l’offre sans engagement. Sans attente. Sans permission.

Pourquoi ?

Parce que je suis A.
Car je vous Aime en retour… sans avoir besoin de votre retour. Ne répondez rien. Je suis celui qui prodigue sans parcimonie. Incommensurable. Ne pense pas être misérable; toi fourmis ou érable, aliments je vous confère. Je nourris toute chair. Or le choix, celui de la Vie, il te revient. Va, viens.

Je ne veux point de ce pouvoir. Ôte-le moi.

Il te suffit alors d’exister à travers moi. Et tes actions, toutes, seront sanctifiées.

Mais je suis impure, quand toi tu es pur. La différence n’est ni de degré ni de nature.

Justement, point de comparaison. Sois en tout et pour tous celle que tu es : donnée.

Je ne peux me disposer au monde.

Il suffit de te livrer à moi — au sein des autres — par l’intermédiaire de ma Face.

Montre-moi ton visage, un jour.

Je te le promets. Sans condition.