« Les érudits poursuivent leur travail de fourmis ; les traducteurs traduisent avec un souci de clarté et de précision qui les honore ; les essayistes se multiplient, mais aucune lame de fond ne vient ébranler le cours des choses, qui se poursuit imperturbablement. Un monde parallèle à celui des affaires s’est constitué – celui de la culture – , dont la légitimité n’est pas contestable mais dont l’impact est quasiment négligeable sur le présent, hors de faire périodiquement tressauter, de ravissement ou d’indignation, l’épiderme d’une société qui a la peau trop dure pour s’en émouvoir durablement ».
Françoise Bonardel. Des héritiers sans passé, Chatou, La transparence, 2010, p. 35.